Edvard Munch naît le 12 décembre 1863 en Norvège, à Loten. Issu d’une famille bourgeoise qui compte quelques érudits et artistes, il mène toutefois une vie assez chaotique dans laquelle alternent des périodes de bien-être et d’autres de misère, auprès de son père médecin.
Fortement affecté par la mort de sa mère et de ses deux sœurs, ayant des relations tendues avec sa tante qui a épousé son père, il se réfugie dans la peinture. À 16 ans à peine, il décide qu’il en fera son métier, même si son père s’oppose à cette idée.
Ses premiers tableaux sont des portraits de membres de sa famille ou de ceux qui la côtoient, comme en témoigne le Portrait de la tante de l’Artiste qui date de 1 884. Entre réalisme et impressionnisme, il peint aussi l’Enfant Malade, une toile qu’il affectionnera plus que tout.
Provoquant un tôlé au salon d’Oslo, le tableau dégage une impression morbide qui ne fera que s’accentuer dans les œuvres de Munch. Agonie, déprime, désolation, angoisses hantent son univers et l’ensemble de sa peinture.
En 1 889 il expose 110 œuvres à Oslo, puis se rend à Paris deux ans plus tard. Il y fréquentera l’atelier de Bonnat et les impressionnistes. À Berlin il séduit le milieu artistique avec une nouvelle exposition de 55 toiles produites à Paris.
L’émulation artistique de l’Allemagne l’incite à rester pour peaufiner ses techniques, s’entourant d’une kyrielle d’artistes. C’est aussi à Berlin que son talent est reconnu à sa juste valeur pour la première fois et que sa cote ne cesse d’augmenter.
La mort rôde de plus en plus dans ses représentations comme en témoigne la Mort dans la Chambre de la Malade, Peur, Cendres, Sphinx, Vampire, La Madone, Anxiété, et le Cri, œuvre expressionniste magistrale et hantée, symbolisant la fuite, l’angoisse, la folie.
Il travaille dans l’esprit de la Frise de la Vie, qu’il a entrepris, sur plusieurs années, cette série de tableaux qui rend compte de la désespérance du destin humain. Il dit lui-même « je peindrai des êtres qui respirent, sentent, souffrent et aiment ».
Il transpose mieux que personne l’insécurité et la détresse des êtres qu’il peint, dans un décor où l’on perçoit un lointain rivage, balayé par la mer. Les couleurs passent du chaud puissant au froid le plus glacial, du rouge sombre au bleu gelé. La frayeur est son royaume.
Une poésie tragique habite tout son travail. Souffrant de dépression, il fait quelques séjours en clinique, mais continue de s’exprimer au travers de sa peinture. Il écrit, voyage, peint, filme. L’Allemagne nazi jugera le considère comme un dégénéré, et décroche ses tableaux des musées.
Berlin qui lui avait tout offert, le dépossède de tout. Meurtri, accablé par ses déboires affectifs et son addiction à l’alcool, ses derniers autoportraits figurent un vieillard, cerné par des couleurs jaunes, verdâtres, prêt à quitter le monde. Il décède, à 80 ans, en janvier 1944 à Oslo.
Gravida tempor dui, vel tempus tellus.