Eugène Delacroix naît le 26 avril 1798 en France, à Charenton Saint Maurice. Charles, son père, est diplomate. Il doit probablement son don pour la créativité à sa mère, Victoire Oeben, fille d’un ébéniste de renom. La rumeur fait de lui, l’enfant de Talleyrand, un proche de la famille.
Il suit un cursus d’élite, endeuillé par les morts successives de ses proches. En plus des enseignements classiques, il dessine, apprend la musique et s’entoure d’artistes bohèmes dont certains lui resteront fidèles au long de sa vie.
En 1 815 il intègre l’atelier de Guérin et y côtoie Géricault, déjà célèbre, qui influencera son œuvre. Puis ce sera les Beaux-Arts, l’approche des Maîtres à copier, et les petits métiers qui forgeront sa personnalité, décoration, costumes de théâtre, dessin industriel.
À partir de 1 819 il peint ses premiers tableaux inspirés de la Renaissance, la Vierge des Moissons, et la Vierge du Sacré-Cœur, qui portent respectivement la marque de Raphaël et de Michel Ange. C’est à l’observation des maîtres, dont Rubens, qu’il peaufine son art.
Son talent est révélé au Salon de 1822, organisé au Musée du Louvre. Avec son tableau, immédiatement acheté par l’État, la Barque de Dante, il pénètre l’univers sacré des peintres encensés et vilipendés.
Lorsque Géricault meurt en 1824, il s’impose comme le représentant du mouvement romantique, cultivant sa prédilection pour l’orient, les nuances sombres rouges et vertes et l’actualité. Les chefs-d’œuvre se suivent, les Massacres de Scio, le Turc Assis, la Grèce expirant.
Lors d’un voyage en Angleterre il assouvit sa soif d’apprendre, côtoie les gens de théâtre, affectionne les représentations de Shakespeare, mais acquiert surtout la technique de l’aquarelle. Rentré à Paris il fraye en compagnie de Victor Hugo.
Imprégnée par l’ambiance artistique et poétique qu’il règne dans son sillage, sa création s’intensifie, tout comme ses relations amoureuses. De décoration d’hôtels particuliers en fresques, et de tableaux intimistes en expositions, il ne laisse personne indifférent.
La mort de Sardanapale choque sur le salon de 1 828. Hugo la jugera magnifique, même si le tableau solde son lien avec les romantiques. L’assassinat de l’évêque de Liège, Boissy d’Anglas à la Convention, la Bataille de Nancy témoignent de son goût pour les événements historiques.
Au lendemain des 3 glorieuses, il peindra La Liberté guidant le peuple. Il voyage ensuite au Maroc durant une année, à partir de 1831, puis en Espagne, des pays qui le conforteront dans ses choix artistiques, ébloui par l’atmosphère et la lumière qu’il y règne.
Tout au long de sa vie il peindra, composera des fresques allégoriques, comme celle du combat de Jacob et l’Ange, se passionnera pour la photographie, accumulera les œuvres mémorables, les carnets de dessins, jusqu’à être reçu en triomphe à l’exposition universelle de 1 855.
Mieux que personne il a représenté la faiblesse de l’homme face aux éléments et aux grands épisodes historiques. Sa santé décline et il se replie de plus en plus sur lui-même, sans jamais cesser de créer. Il meurt le 13 août 1863. Son héritage artistique est colossal.
Gravida tempor dui, vel tempus tellus.