Paul Klee naît le 18 décembre 1879 à Münchenbuchsee, dans une famille de musiciens. Très tôt il est initié non pas au chant mais aux pinceaux et aux crayons, par sa grand-mère. La plupart de ses dessins d’enfant font d’ailleurs l’objet d’un catalogue spécial.
Le don de l’art l’habite dès son entrée à l’école. Il se distingue dans la pratique du violon, mais se fait remarquer pour les caricatures qui débordent des marges de ses cahiers. A l’adolescence, incompris et rebelle, il trouve refuge et quiétude dans la peinture et les croquis.
En 1 898 il parfait ses techniques à Munich dans diverses académies de dessin. 2 ans plus tard son voyage en Italie le confronte à l’art chrétien et byzantin. De retour à l’Académie de Berne il se polarise sur le travail des vitraux et de la gravure.
Marié et père de famille il découvre Van Gogh et Cézanne lors d’une exposition dans sa ville. Toutes ces rencontres, dont Kandisky, Macke, Mouillet seront déterminantes pour la suite de sa carrière, affinant son talent et sa perception particulière de l’art pictural.
Lors d’un voyage en Afrique du Nord, au début des années 1910, il est frappé par la violence des teintes, les déclinaisons du soleil. Alors qu’il a déjà exposé, il s’autorise enfin à se considérer comme peintre, s’affirmant de plus en plus dans son style.
Klee est associé à l’expressionnisme, au cubisme, au surréalisme, et les critiques d’art ont du mal à classifier son travail. Allégorique, sa peinture emprunte à la poésie, au lyrisme qui a bercé son enfance, il utilise dans ses dernières œuvres des symboles hiéroglyphes.
L'art ne reproduit pas le visible : il rend visible.
Après la Première Guerre mondiale il enseigne au Bauhaus, auprès de Kandinsky, à l’Académie de Düsseldorf. Mais dès 1933 le parti nazi le bannit de ces établissements, l’accusant d’être juif, le dénonçant, multipliant les menaces et les perquisitions.
Les Kabbales contre lui se poursuivent. Il fait l’objet d’une exposition surnommée « l’art dégénéré ». Ses 17 tableaux sont désignés comme étant l’œuvre d’un schizophrène. Il finit, à force d’intimidations et de stigmatisations par se réfugier en Suisse, à Berne.
Les tableaux qu’il peindra alors exprimeront toute son amertume, sa tristesse, sa solitude, loin de ce qui fut des années son univers artistique. La maladie rare qui se déclare chez lui ne l’empêche pas de produire. Le catalogue de ses œuvres ne cesse d’augmenter.
La production de Klee est phénoménale. Au total ce sont quelque 10 000 peintures et 4 877 dessins officiellement répertoriés. Le pont rouge, les maisons rouges et jaunes à Tunis, Kairouan, Sénécio, le Chat et l’oiseau en font partie. Impossible de citer toutes des œuvres originales.
Paul Klee décède à Locarno le 19 juin 1940. Un musée sera érigé à Berne des années plus tard pour lui rendre hommage et conserver bon nombre de ses peintures. L’héritage artistique qu’il laisse est immense, tout comme son talent, inédit, éveillé, intuitif.
Gravida tempor dui, vel tempus tellus.