Théodore Géricault naît le 26 septembre 1791 à Rouen, dans un milieu aisé, féru d’équitation, pratique qui inspirera ses premières toiles. Son père est un riche propriétaire terrien, et sa mère est une héritière normande.
Il intègre en 1 808 l’Atelier Carle Vernet, se liant avec son fils Horace, futur peintre célèbre pour ses scènes de batailles militaires. Un an plus tard, il pousse la porte des Beaux-Arts, et s’adonne besogneusement à la copie, pour parfaire ses techniques de dessin et de peinture.
Ses œuvres d’alors sont influencées par le travail de Michel Ange et reprennent l’univers des chevaux et de leurs augustes cavaliers. Prisé par ses pairs, il présente en 1 812 un Portrait Equestre, au Musée du Louvre, qui lui vaudra une médaille.
S’ensuit une série de tableaux, aux couleurs chaudes, reprenant des scènes militaires, de valeureux soldats, de montures vaillantes. Ce sera l’Officier de chasseur à cheval, le Cuirassier blessé quittant le feu, la Garde Impériale de Napoléon, Soldats blessés retraite de Russie.
Sa vie personnelle est alors marquée par son amour pour sa tante, avec laquelle il a une liaison. De cette relation illégitime et honteuse pour la famille, naîtra un fils, Georges-Hyppolite. Il s’engage dans les Mousquetaires Gris du Roi, pour fuir le scandale.
Il partira ensuite pour l’Italie, peaufiner ses connaissances quant à la Renaissance, ne cessant jamais de copier humblement les grands maîtres pour apprendre. Il rentre ensuite à Paris, en 1 817 et entreprend des portraits et des scènes du quotidien.
Tout ceci sans négliger l’univers militaire qui le hante, et qu’il transcrit en clair-obscur, accentuant l’effet dramatique. À l’occasion de l’ouverture du nouveau salon du Louvre en 1819, il décide de créer une œuvre spectaculaire.
Lui qui puise son inspiration dans les grandes tragédies humaines de la guerre, découvre la catastrophe du naufrage de la Méduse, au large des côtes du Sénégal, un scandale étouffé par la marine. Il se rend auprès des survivants pour puiser l’essence de son œuvre.
Il écoute, prend note, ressent l’atmosphère et le déroulé de l’événement. Jamais peintre ne se fit plus attentif à la parole de ces témoins. Il immortalisera cet instant où les survivants ayant été contraints de pratiquer le cannibalisme, voient apparaître au loin le navire qui les sauvera.
Le Radeau de la Méduse, œuvre magistrale sera assez critiqué à l’époque. Par la suite il peint d’autres faits réels, comme le meurtre d’Antoine Fualdès. Sans délaisser les chevaux, d’autres animaux dans divers contextes emplissent ses toiles.
Il expose son radeau en 1 820 à Londres, où il rencontre un vif succès, admiré de ses pairs pour son talent et sa modestie. Malade, il rentre ensuite à Paris, où il peindra des portraits d’internés psychiatriques. Il réalise aussi des dessins, des sculptures, des lithographies.
Il tombe de cheval en 1823, lui qui n’aime que les montures fougueuses, se brisant la colonne vertébrale, déjà malmenée par des dizaines de chutes. Il décédera le 26 janvier 1824 à 32 ans à peine. Sa fulgurante carrière laisse un héritage sublime, et inspirera des générations d’artistes.
Gravida tempor dui, vel tempus tellus.