Les Sforza, souverains de l’époque, envisageaient de faire un mausolée dans l’église Santa Maria. Dans une Italie berceau du catholicisme, il fut décidé par le jeune duc Ludovic Sforza de faire appel à De Vinci pour décorer de nombreuses pièces du couvent et de la chapelle.
Dans la religion chrétienne, la cène est le dernier repas que le Christ prit avec ses apôtres, au soir du Jeudi saint, avant son arrestation et sa crucifixion. La peinture devait incarner de façon puissante cette symbolique tout en préservant la pensée religieuse.
« Je vous le dis en vérité, l’un de vous me trahira »
Le tableau « la cène » représente donc l’épisode du repas de Jésus avec ses douze apôtres, durant lequel il annonce qu’il a conscience que l’un d’entre eux le trahira. Prononçant ses mots aux siens, il garde le visage impassible, face à la trahison prochaine qui le guette.
Dès le Moyen Âge, dans les monastères, le réfectoire des moines comprend une fresque de la cène, rappelant le dernier repas du Christ. Celle de De Vinci est toujours présente dans le réfectoire de Santa Maria Delle Grazie, où elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l’humanité.
Artiste accompli et prolifique, la légende raconte que De Vinci mit trois années à finir son œuvre car il n’osait pas s’attaquer à la figure centrale, celle du Christ. Pour l’ensemble il utilise la technique picturale de la détrempe, fragile aux intempéries et à l’humidité.
Autour de la table l’on peut voir Jésus, situé au centre, entouré de chaque côté par 6 apôtres. Ensemble ils font face à l’observateur. Ils sont tous éclairés d’une douce lumière, excepté Judas qui est dans l’ombre. Il porte une bourse, symbole de sa funeste transaction, dans la main droite.
De gauche à droite sont placés : Barthélémy, Jacques le Mineur, André, Judas, Pierre, Jean, puis Jésus, et enfin Thomas, Jacques le Majeur, Philippe, Mathieu, Tadée, Simon. Les explications semblent fuser les uns à l’encontre des autres.
Chacun des êtres attablés présente une émotion, étonnement, consternation, dépit, stupeur, acceptation. Ces ressentis sont exprimés par le visage, l’attitude, la position du corps ou des mains. De Vinci les a transcrits à merveille dans cette grande fresque à l’huile.
Sur la table qui est en fait un autel comme dans les églises, sont déposés du pain et des coupes de vin, symboliques des célébrations eucharistiques. Les accessoires, couverts et verres qui sont représentés ici sont à l’identique de ceux que les moines utilisaient dans ce réfectoire.
Quelques années à peine après sa réalisation la fresque demanda à être restaurée car fragilisé par l’humidité. Elle fut souvent maltraitée, les moines n’hésitant pas à ouvrir une porte détruisant la partie basse de l’œuvre.
D’autres duchés italiens commandèrent des copies de « la cène » à des peintres confirmés. Le château d’Ecouen en possède une mais aussi l’Abbaye de Tongerlo, l’église des Minimes à Vienne, la Pinacothèque du Vatican et divers monastères. Dali s’en inspirera aussi en 1955.
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