C’est en ces termes cités plus haut que Munch justifie son tableau. Il semble que le coucher de soleil flamboyant qui y apparaît soit issu de l’éruption du volcan Krakatoa, en 1 883. Et qu’une momie péruvienne entrevue lors d’une exposition parisienne ait également inspiré le peintre.
Le cri représente une figure humanoïde affichant un air horrifié, qui se tient le visage, mais ne peut retenir un cri, comme l’exprime la forme de sa bouche. Il semble se boucher les oreilles pour ne pas subir les assauts d’une agressivité auditive terrifiante.
« J'étais en train de marcher le long de la route avec deux amis, le soleil se couchait, soudain le ciel devint rouge sang. J’ai fait une pause, me sentant épuisé, et me suis appuyé contre la grille. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu noir et de la ville. Mes amis ont continué à marcher, et je suis resté là tremblant d'anxiété et j'ai entendu un cri infini déchirer la Nature ».
En observant le tableau, l’on ressent un malaise qui combine les émotions transmises par le peintre. Le personnage central est proche de l’observateur, sur le coin droit du tableau, le fixant depuis un pont sous lequel coulent des eaux grises, alors que le ciel alentour est orange.
Le visage allongé, les traits jaunâtres à brun, l’impression d’effroi est accentuée par le fait que le personnage soit chauve, habillé de noir, à la manière d’un fantôme ou d’une momie. Ses traits sont quasiment ceux d’un mort, qui vient de passer la porte de l’Enfer.
Diverses sources d’inspiration sont attribuées à Munch pour l’élaboration du « cri ». À l’époque où il le réalisa, il vivait auprès d’un abattoir d’où s’échappaient des bruits étranges. Mais surtout, sa sœur résidait alors dans un asile psychiatrique.
L’angoisse, la mort, l’apocalypse, sont les thèmes évoqués dans ce tableau. Le personnage semble fuir alors que ceux du fond sont plus imperturbables. Il paraît être le seul à avoir perçu l’imminence d’une catastrophe, ce qui le fait hurler.
Le flamboiement autour du pont, suspendu entre deux territoires indistincts, le tourbillon des coloris, rappelle la force de la nature, et l’impossibilité à la braver, à la contourner, à ne pas la subir, lorsque les éléments se déchaînent tout autour de nous.
L’un des « cri »est volé le 12 février 1994 dans la Galerie Nationale d’Oslo où il est exposé. Il sera retrouvé quelques mois plus tard après avoir fait l’objet d’une demande de rançon. Le 22 Août 2004, un autre d’entre eux est volé au Musée Munch, pour être récupéré deux ans après.
La physionomie particulièrement expressive du personnage du « cri » a trouvé écho à de nombreuses occasions, dans l’art contemporain, le tag, la peinture, le cinéma, la bande dessinée et la musique. La preuve que l’angoisse qu’il transmet traverse les époques.
Le cri de Munch quitte rarement le Musée Munch d’Oslo, dédié à l’artiste mais qui expose aussi des contemporains. Lorsqu’il le fait c’est sous très haute surveillance tant il est une œuvre prisée par les amateurs et les voleurs d’art. Véritable icône, le « cri » intrigue et passionne.
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